Giotto
Bizzarrini est né le 6
juin 1926, à Quercianella, dans la province de Livourne.
Après la
seconde guerre mondiale,
il démarre ses études d’ingénieur à l’université de Pise dont Il sort
diplômé
en juillet 1953. C’est à cette époque qu’il construit sa première
voiture, sur
la base d’une Fiat Topolino.
Il débute sa
carrière dans le
secteur automobile chez Alfa Romeo, où il travaille deux ans et demi
puis
rejoint Ferrari.
A Maranello,
il développe
notamment les Ferrari Testa Rossa de compétition, les 250 SWB, et
travaille
activement sur le prototype de la 250 GTO, voitures qui lui doivent
beaucoup
sur le plan des performances. Il participe également à l’étude de l’ASA.

En 1961, il
quitte Ferrari à la
suite de la « révolte de palais » des ingénieurs, et
travaille
avec Carlo Chiti sur la voiture d’une marque nouvellement créée, ATS,
qui veut
concurrencer Ferrari avec une Grand Tourisme ultra moderne (moteur
central,
suspensions triangulées, moteur V8). Quelques voitures seront
produites, mais
l’aventure s’achèvera rapidement. C’est aussi à cette époque qu’il
construit
pour le Comte Volpi et sa Scuderia Serenissima, la fameuse Ferrari
« Breadvan ».

En Avril
1962, il crée la
société Autostar.

Il développe
notamment un moteur
V12 de trois litres, qui sera la base du V12 qu’il vendra à
Lamborghini. Ce
moteur, passé à 3,5 litres, équipera les premières Lamborghini 350 et
400 GT,
jusqu’à la Countach.

Après avoir
quitté Lamborghini, il
travaille, à la demande de Renzo Rivolta, à la conception des futures
GT de la
marque Iso Rivolta, particulièrement au niveau chassis et suspensions.
Mais la
participation à la création des Iso Rivolta de Grand Tourisme laisse
insatisfait son goût de la compétition et rapidement, il pousse Renzo
Rivolta à
présenter l’Iso A3C, modèle beaucoup plus radical, présenté au Salon de
Turin
1963, qui deviendra la Bizzarrini 5300 GT.
La
collaboration avec la marque
Iso Rivolta se fera ponctuellement, jusqu’à la fin de l’aventure. Il
interviendra notamment comme consultant sur le développement des Lele
Marlboro
et Sport.
Le 7 Avril
1965, il crée la Societa
« Prototipi Bizzarrini », dont la vocation est la
construction, en
petite série d’une voiture très proche de l’Iso A3C, mais sous son
propre nom.
Le 4 octobre
1965, l’homologation
des voitures est accordée, pour 340 voitures.
La première
Bizzarrini produite,
qui porte le N° de série #IA3*0223, est enregistrée auprès du ministère
des
transport le 3 novembre 1965.
Cette
Bizzarrini 5300 GT, dans la
lignée des Iso A3C, présentant notamment un intérieur plus raffiné. Il
en sera
fabriqué environ 110.

Il conçoit
ensuite la Bizzarrini
P 538, voiture de compétition (catégorie « Prototype ») à
moteur
central arrière, qui sera équipée du V8 Chevrolet, sauf une, d’un
moteur
Lamborghini V12.
Sa
présentation à la presse, en
février 1966, est une catastrophe : la voiture est accidentée.

Elle sera
engagée aux 24 heures
du Mans 66, où elle doit abandonner sans avoir véritablement démontré
ses performances.
La P538 met
à mal les finances de
Bizzarrini, qui doit trouver d’autres investisseurs. Ceux-ci lui
demandent
d’élargir la gamme de voiture.
En mars
1966, au Salon de Genève,
est présenté un Spider sur la base de la 5300 GT.
Au salon de
Turin d’octobre 1966,
le prototype de la petite Bizzarrini Europa est présenté, avec, à ses
côtés,
une Bizzarrini 7 litres, de 550 cv.
En 1967, la
Commission Sportive
Internationale (CSI) décide d’interdire en compétition les prototypes
de plus
de 5 litres de cylindrée, à partir de la saison 68. La P538, pour
laquelle
Giotto Bizzarrini avait beaucoup investi, n’a plus d’avenir en course.
La société a
de plus en plus de
difficultés financières : en avril 1967, Vittorio Caselleno réunit
des
personnes pouvant potentiellement financer la société ou racheter la
P538 qui a
couru au Mans.

Le duc
D’Aoste, déjà client, est
intéressé par la P 538, mais il est trop grand pour cette
voiture : Giotto
lui en construira une spéciale, sur mesure, fermée.
En mars 68,
de nouveaux
investisseurs deviennent actionnaires : la société est renommée
Bizzarrini
SpA.
Les nouveaux
investisseurs
veulent une 2+2 et Giotto Bizzarrini construit un prototype de GT
2+2.
Le salon de
Turin 68 s’annonce
prometteur : sur le stand Bizzarrini, devraient être exposés :
-
Une GT Strada,
-
Une Europa,
-
La GT 2+2
-
Le second Spyder.
-
La P 538 Duc D’Aoste, (mais elle
ne sera pas
terminée à temps)
Mais les
banques annoncent à
Giotto Bizzarrini qu’il n’y a plus d’argent en caisse : Il a été
victime
d’investisseurs peu scrupuleux, qui ont utilisé leurs actions pour
demander des
lignes de crédit, et utiliser l’argent de ces lignes de crédit pour en
demander
d’autres : lorsque cela se constate, la société s’écroule comme un
château
de cartes.
En septembre
1968, La société est
fermée par la Garde des Finances :
quelques nouveaux actionnaires réinjectent encore de l’argent mais en
février
1969, ils excluent Giotto Bizzarrini de sa société.

La faillite
définitive est
prononcée fin 1969.
Après
l’aventure Bizzarrini, l’«ingegnere »
va continuer de créer et développer des voitures ou des motos, avec
toujours
pour leitmotiv la recherche de la performance, en compétition.
Giotto
Bizzarrini est incontestablement l'un des ingénieurs parmi les plus
prolifiques et créatifs de l'industrie automobile italienne des années
1950/1980. Mais c'était aussi un franc-tireur, peu à l'aise dans les
structures lourdes ou administratives, un individualiste doté d'un fort
caractère qui se retrouve dans ses voitures, et surtout un passionné de
compétition et de sport automobile.
