L'Isetta





LES DEBUTS D’ISO DANS L’AUTOMOBILE : L’ISETTA


L’Isetta est le fruit de rencontres et de multiples réflexions.


Au début des années 50, Renzo Rivolta pense que ses clients roulant en scooter ou moto vont désirer plus de confort - notamment un habitacle fermé - lors de leurs déplacements.


Au même moment, l’ingénieur autodidacte Ermenegildo Preti planche sur une voiture urbaine, adaptée aux nouvelles contraintes de circulation et de stationnement dans les grandes villes. Le concept développé par Preti est une petite voiture pouvant se garer face au trottoir, avec une porte frontale en toute sécurité pour les passagers. Le principe de cette porte lui a été inspiré par les avions cargo.




De la rencontre de ces deux hommes aux idées convergentes va naitre l’Isetta. Logiquement, Renzo Rivolta embauche Preti, puis renforce l’équipe technique en recrutant rapidement un autre ingénieur, Pierluigi Raggi, qui travaillera ultérieurement à la conception des Iso Rivolta.




Cette équipe se met promptement au travail. Peu après le dépôt du brevet de la caisse, le 16 juin 1952, un premier prototype est assemblé : celui-ci n’a que trois roues, et se révèle instable. Ce défaut sera corrigé sur la version commercialisée, équipée de deux roues à l’arrière.




Le prototype dispose du moteur de 200 cm3, qui sera jugé insuffisant. Le modèle de production disposera donc du moteur de 236 cm3.




L’Isetta est présentée au salon de Turin 1953.




La production démarre en avril 1953, et une cadence de 50 voitures par jour est envisagée.


Mais l’Isetta a du mal à trouver son public en Italie : la société FIAT, qui travaille sur ce qui deviendra la Fiat 500, n’y est peut-être pas totalement étrangère.


Afin de dynamiser les ventes, et prouver la fiabilité de ces voitures, 3 Isettas sont engagées aux Mille Miglia 1954 :




Elles terminent aux trois premières places, à l’indice de performance, devant des voitures bien plus puissantes !




Mais malgré ce succès, les ventes en Italie ne progressent pas : seulement 4 000 Isetta Italiennes seront produites.


Mais il en va, heureusement, tout autrement à l’étranger : en 1955, BMW contacte la société Iso, et un contrat est rapidement signé. Le succès de l’Isetta en Allemagne, où il en sera fabriqué environ 160 000, permettra à Iso - et temporairement à BMW -, de sortir de leurs difficultés financières.



Modèle anglais : la porte s'ouvre dans l'autre sens.


Les Isetta BMW sont équipées du moteur de la moto BMW R 25 (247 cm3), puis R 27 (297 cm3). Elles disposent également d’un chauffage plus efficace, qui contribuera aussi à leur succès.


D’autres partenariats seront signés :


En France, les Isetta prendront le nom de VELAM, pour VEhicule Léger A Moteur. Elles sont produites de 1955 à 1958, dans les anciennes usines Talbot de Suresnes.




L’Isetta VELAM est la voiturette ayant la carrosserie la plus différente de l’Isetta Italienne dont elle utilise cependant le même moteur. Velam tentera de relancer des ventes décevantes en présentant une version luxueuse de l’Isetta, « l’Ecrin ».

 

Au Brésil, la société ROMI, connue jusqu’alors pour ses machines agricoles, tentera, elle aussi, une diversification. La ROMI a quant à elle la même carrosserie que l’Italienne, les phares étant toutefois positionnés plus haut.



Elle connaitra en revanche une évolution du moteur et adoptera le BMW de 300 cm3.



Iso produira environ 30 000 Isetta en Espagne. La Grande Bretagne sera également un important producteur d’Isetta (BMW).




Si l’on ajoute entre 5 et 7 000 Velam, et 3 000 ROMI, la production complète est légèrement supérieure à 200 000 voitures, tous modèles et toutes marques confondues.


Mais l'époque de l'immédiat après-guerre était passée, et le grand public, au pouvoir d'achat en pleine croissance, avait désormais des rêves automobiles différents auxquels l'Isetta, au concept minimaliste, ne pouvait plus répondre : la production cessa au seuil des années 60.