La
Bizzarrini P538 est la
tentative de Giotto Bizzarrini de faire une voiture de course avec un
moteur
central arrière. Son nom vient de la position du moteur - Posteriore -, sa cylindrée, - 5,3
litres -, et le nombre de cylindres : 8.
Sa
carrosserie est en fibre de
verre, réalisée chez Catarsi.

Elle
a été développée durant
l’hiver 65, à la demande du pilote Mike Gammino, qui voulait une
voiture de
course légère à moteur arrière : sa demande avait été faite à
Ferruccio
Lamborghini, lors du salon de New York, qui l’avait orienté vers Giotto
Bizzarrini. C’est la raison pour laquelle elle était équipée d’un
moteur
Lamborghini.

Elle
est présentée à la presse le
6 février 1966 : malheureusement, le pilote Edgar Berney, qui ne
connaissait
pas le circuit de La Spianate, détruit la voiture lors de cet essai
sous la
pluie.
Après
l’accident, un nouveau
châssis est construit, ainsi qu’une nouvelle carrosserie, en récupérant
un
maximum de pièces sur l’épave : la voiture a été ainsi livrée à
Mike
Gammino, aux USA.

Une
P538, équipée du moteur
Chevrolet et d’une boite à 5 vitesses, a été préparée pour les 24
heures du
Mans 1966 (équipage Berney/Wicky). C’est la voiture qui est restée
célèbre par
son tête-à -queue réalisé lors du départ de cette course folle.


On
a souvent entendu dire que ce
tête-à-queue était dû à un problème de jambe du pilote Edgar Berney.
Cela n’a
été que l’excuse avancée. En réalité, la voiture n’était pas
suffisamment prête
pour une telle course, et n’avait pas été essayée préalablement.
Malheureusement,
lors d’un arrêt
au stand, pour un problème de vibration à une roue, la voiture est
soulevée au
cric et cela provoque la rupture d’une conduite de refroidissement, qui
passait
dans le châssis : c’est l’abandon.
En
1967, la Commission Sportive
Internationale (CSI) décide de limiter la cylindrée des voitures de
courses à
une cylindrée de 5 litres et impose, par ailleurs, d’avoir produit
au
minimum 50 voitures. Cela sonne le glas de la 538.
Giotto
Bizzarrini, qui avait
investi environ 20 millions de lires dans ce projet se retrouve en
grande
difficulté financière.
A
court de liquidités, Giotto
Bizzarrini essaye de vendre la P 538 du Mans, qui ne pourra plus être
utilisée en
compétition : celle-ci est modifiée en carrosserie fermée.

Le Duc d'Aoste pose ici avec la P 538
du Mans reconfigurée en carrosserie fermée.
Le
Duc D’Aoste est intéressé,
mais cette voiture est trop petite pour lui : de ce fait, une
dernière P
538 sera construite pour le Duc d’Aoste, avec un châssis un peu plus
long et
une carrosserie également fermée.

Le coupé P 538 construit pour le
compte du Duc D'Aoste.
Le
châssis de la P 538 du Mans ne sera jamais vendu avant la faillite de
la société. Sa mécanique sera utlisée par la nouvelle société de
Giorgietto Giugiaro, ItalDesign, sur le prototype Bizzarrini Manta,
pour le salon de Turin 1968.
Bizzarrini
Manta, Salon de Turin 1968.
Dans les années 70, quelques
enthousiastes commanderont à Bizzarrini des P 538. Parmi ceux-ci, le
bijoutier
Luciano Bertolero en commandera deux, et le français Jacques Lavost,
une.
Dans les années 80, Salvatore Diomante
en fabriquera d'autres...